Synopsis : 

« Depuis que Zoé et moi échangeons nos écrits, j’ai la bonne impression d’avoir brisé ma solitude. Elle est, avec son écriture ronde, une petite boule de tendresse et d’originalité versée dans le café noir de ma mélancolie. Quand je vais à la boulangerie, c’est désormais un réconfort de la voir exister au milieu des autres. Plus personne ne fait attention à moi. On ne me regarde plus de travers. Je suis enfin un vrai client, un habitué. Notre minute est devenue quart d’heure. Elle joue, rien que pour moi, son numéro parfait de boulangère.

Henry vit retiré dans une espèce de fort isolé au bout d’une piste de dix kilomètres. Tous les deux jours, le vieil homme se rend au village voisin pour acheter son pain. C’est à la boulangerie qu’il rencontre Zoé, la jeune vendeuse de dix-huit ans. Au fil du temps, une curiosité réciproque et une complicité muette s’installent entre eux. Chacun est intrigué par l’autre, au point qu’un dialogue épistolaire et presque clandestin s’instaure : Zoé glisse des petits billets dans les miches de pain qu’achète Henry auxquels il répond avec une constance sans faille ».

 

Quelques mots sur l’auteur : 

Alain Cadéo vit Évenos, dans le département du Var. Il est l’auteur de plusieurs romans dont Stanislas, Le mangeur de peurLes anges disparaissentLa corne de Dieu ainsi que des textes destinés au théâtre.

 

Mon avis : 

Avant même d’ouvrir ce roman, la sobriété et le bleu clair de sa couverture vous invite à l’apaisement. Passées les premiers lignes j’ai découvert que cet apaisement était utile à la préparation psychologique du lecteur face à la puissance d’un récit qui mêle poésie et philosophie.

Zoé travaille dans une boulangerie pour payer ses études. Comme beaucoup d’hommes, celui qu’elle renommera Henri trouve qu’elle rayonne au milieu des viennoiseries et autres pâtisseries. Peu à peu, une complicité va lier ce petit bout de femme plein de courage et ce sexagénaire solitaire. Ils vont correspondre en secret en glissant leurs mots dans du pain ou à l’intérieur des emballages alimentaires. Grâce à cette amitié, elle apprendra à vivre pleinement en dépit du drame familial qui a enseveli son innocence. Lui, domptera le vide laissé par l’absence de ses enfants pour enfin trouver la paix intérieure.

J’étais ravie de trouver au coeur de cette histoire bouleversante, l’ambiance si particulière d’un village provençal. Le passage sur le grillon m’a fait sourire car c’est un son familier puisque je vis à Nice.

A mon sens, cette phrase révèle le message positif de cette très belle lecture à consulter  régulièrement :  « Nos vies ne sont que sables, nos vies sont toutes des fables et c’est seulement dans la manière de les conter que se dévoilent leurs lumineuses trames » p. 23 / 150.

 (Date de sortie : 5 février 2015. Editeurs : Mercure de France. Collection : Bleue. 160 pages. Prix du format papier : 14,80 € ).