Synopsis :

« Au temps d’avant, avant tout ça, avant ce que je vais raconter et le reste, c’était le bonheur, la vie sans se l’expliquer. Si l’on me demandait ‘Comment ça va ?’ je répondais toujours ‘Ça va ! Du tac au tac. Le bonheur, ça t’évite de réfléchir. C’est par la suite que je me suis mis à considérer la question. » – G. F.

Avant, Gabriel faisait les quatre cents coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l’harmonie familiale s’est disloquée en même temps que son « petit pays », le Burundi, ce bout d’Afrique centrale brutalement malmené par l’Histoire. Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d’orage, les jacarandas en fleur… L’enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.

Gaël Faye : « J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d’être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants ».

 

Mon avis :

Je dédie cette critique à trois étudiants burundais rencontrés sur les bancs de l’amphithéâtre 84 à la faculté des Lettres et Sciences-Humaines de Nice. Landry, Gloria, Bérenger, vous étiez inséparables et vous l’êtes encore dans ma mémoire et dans mon coeur.

J’ai eu envie de lire Petit Pays dés sa sortie en librairie. Mon affection toute particulière pour le continent africain est bien connue et ma maman me disait : « Ce livre va te plaire ». Je prévoyais d’écouter au plus vite la version audio en priant intérieurement pour qu’elle soit lue par G. Faye. Je ne pense pas qu’une tiers personne puisse être aussi naturelle que l’écrivain pour parler d’un sujet aussi sensible que ce génocide ethnique. Si la voix hésite sur certains mots, que certaines intonations ne sont pas toujours justes ont peut mettre cela sur le coup de l’émotion et puis j’ai remarqué que plus on l’écoute et plus on est touché par ce roman autobiographique.

Le langage imagé employé ici dépayse le lecteur autant qu’il l’oblige à regarder la violence en face. Les pages regorgent de souvenirs, d’odeurs de mer ou de fruits juteux. Le romancier aux multiples talents, l’écrit lui-même : parfois le chant des oiseaux se confond avec le bruit de tir des armes à feu... Dans les yeux de plusieurs pré-adolescents en quête d’une identité raciale, nous apprenons à vivre au jour le jour. Comme eux, nous jouons à la guerre, nous marchons prés des corps sans vie de leurs proches sans broncher. Avec eux, nous perdons toute notion de la réalité. Certaines scènes sont difficiles à entendre parce qu’elles nous oblige à admettre que la mort a eu raison de l’innocence de tout un pays.

Qui que vous soyez au fond de vous, cet enregistrement ne peut pas vous laisser indifférent(e). C’est impossible !

 

(Auteur : Gaël Faye. Lu par : Gaël Faye. Durée : 5 h 40 min
Version intégrale | Livre audio
Date de publication : 30/11/2016. Éditeur : Audiolib
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