Synopsis : 

Suède, hiver 1940. Georg et d’autres doivent défendre la patrie contre l’Armée rouge. Ils s’attendent à des combats acharnés, la réalité se révèle encore pire. Exposés à des températures extrêmes, mal équipés, sous-alimentés, ils se trouvent à la merci d’officiers incompétents qui les exposent à des risques inutiles. Figure du mal, le capitaine Cedrenius inflige châtiments et humiliations à des hommes déjà très éprouvés. De sorte que cinq recrues meurent, deux de froid, les autres lors d’un accident. Aussitôt, c’est la mutinerie : refusant d’obéir, les soldats sont envoyés en camp de travail.

De son côté, Kerstin, l’épouse de Georg, survit comme elle peut à Malmö, prise entre une mère distante et un frère qui trempe dans le marché noir. Elle n’espère plus le retour de son époux, absent depuis trois ans, quand elle rencontre Viola, femme riche, belle et cultivée dont elle tombe amoureuse. C’est le début d’une liaison d’autant plus passionnée qu’elle est interdite. Pourtant, aveuglée par la jalousie, Kerstin détruit ce bonheur fugace.

En 1943, le jour de Noël, Georg rentre, détruit par la guerre. Qu adviendra-t-il de Kerstin et Georg ? »

 

Mon avis : 

La couverture aux reflets dorés et le résumé de l’ouvrage m’ont immédiatement donné envie de partir à la découverte de la Suède des années 1940. Je lis beaucoup de romans et de documents sur la Seconde Guerre Mondiale et je collectionne autant que possible, les ouvrages qui se passent dans les pays nordiques. J’ignore pourquoi les paysages glacés me fascinent à ce point mais c’est un fait : le premier roman de M. Bennett avait tout pour me plaire.

Je ne m’étais jamais vraiment interrogée sur la façon dont les populations de cette région d’Europe du Nord avait survécu au conflit. L’écrivaine le précise à la fin de son livre, ce beau « pavé » de 600 pages est une oeuvre de fiction basée sur des événements historiques. (Comme je feuillette systématiquement les formats imprimés avant les les lire, je le savais depuis le départ). L’intrigue est divisée en plusieurs parties. Cette fragmentation aide le lecteur a bien différencier les points de vue des personnages principaux. Georg représente les engagés, ceux qui vont lutter contre l’envahisseur russe aux prix de leur santé physique et mentale. Kerstin donne la parole aux civiles qui attendent tant bien que mal, le retour des hommes à la maison. L’auteure décrit avec beaucoup de finesse et de sensibilité, le calvaire des camps de travail pour les soldats et l’affliction des familles sur une période de quatre ans.

En tombant amoureuse, l’ouvrière et l’héritière vont voler des instants de bonheur à un quotidien devenu morose. J’aime beaucoup les romances homosexuelles car elles sont souvent porteuses de contradictions qui sont à la base de la nature humaine.

Sur fond de drame, de mission secrète, de jalousie de trahison et d’amour, Hôtel Angleterre, nous rappelle que la passion ne dure qu’un temps, que les gens sont rarement comme on les imaginent mais que les sentiments sincères peuvent toujours triompher. J’ai ADORÉ cette lecture !

 

(Date de sortie : 13 octobre 2016. Éditeur : Denoël. Collection : HISTOIRE ROMANE. 600 pages. Prix du format imprimé : 22,50€).